La mort approche

Makkura se réveilla bien vite, le sol recouvert de neige lui démangeait le dos, tandis que la brise légère accompagné de l'eau encore glacé sur lui et ses vêtement le laissait transit de froid. Tout son corps lui faisait mal alors qu'un peu de sang s'écoulait sur son visage qui palissait de plus en plus. Ses yeux s'ouvrirent recherchant tout contact avec la réalité, l'environnement où il se trouvait lui indiqua qu'il était sur Fubuki, mais de là à savoir comment il y était arrivé …

Il essaya de tourner la tête pour comprendre comment il avait pu se retrouver et vu le dos du petit gringalet qui semblait à présent se préparer à partir, sans bruit. Bien qu'il le connaissait depuis peu il lui trouvait quelque chose de familier, son instinct lui disait qu'il le connaissait, mais la douleur lui faisait oublier toutes pensées logique. Avant de partir pour de nouvelles aventures, le gringalet tourna sa tête, sans masque pour dire au revoir sûrement.

« J'espère que tu t'en sortiras le faux vieux »

C'est à ce moment qu'il comprit l'erreur qu'il avait fait, celui avait qui il avait passé du temps ces derniers temps n'était autre que celui qu'il recherchait depuis tout ce temps. Il essaya de crier pour le stopper, mais aucun son ne sortie de sa bouche. Il leva son bras avec le peu de force qui lui restait et essaya d'utiliser moonstone, mais c'était peine perdu vu son état et Seijaku continuait sa route, toujours plus loin. Il aurait voulu mourir sur place, il venait de sauver la vie de la personne qu'il tentait de tuer depuis si longtemps, le destin lui jouait de sale tour en ce moment.

Il n'avait même plus la force de s'énerver, pourtant son double aurait sûrement pu faire quelque chose, même dans ces conditions. Il ne lui restait plus cas dépérir, lentement sur ce sol aussi froid que désert, il ne voyait pas une seule habitation aux alentours, personne pour lui porter secours.

*Le destin m'a donné m'a chance et je ne l'ai pas saisi... Serait-ce ma juste sanction pour ne pas avoir arrêté le détenteur de temps de malheur?*

Ses pensées s'embrumèrent, laissant place à des souvenirs de sa jeunesse, de tous les efforts qu'il avait fait pour en arriver jusqu'ici, pour finalement mourir après avoir sauvé la vie de son frère. Il se laissa porter par la vie, s'abandonnant complètement à son sort et ne pensant plus cas sa vie passé. Son corps devenait de plus en plus froid et ses extrémités gelait peu à peu laissant bientôt seulement ses fonctions principales marché tant bien que mal, encore quelques minutes et il verrait sûrement la grande faucheuse.

Il s'évanouit laissant libre cours à son imagination d'imaginer ce qu'il voulait, les derniers instants de vie qu'il passerait serait dans son inconscient. Transporté dans ses souvenirs il atterrit lors de la naissance de son frère, de cette horrible chose qui deviendrait rapidement son pire calvaire. Il revécut sa jeunesse essayant de changer le cour des événements, de transformer son passé en un futur agréable où tout lui serait possible. Mais rien à faire, quoi qu'il entreprenait rien ne changeait et ça se terminait toujours pareil, toujours seul dans sa maison à pleurer pendant des heures la mort de sa mère accroché au bout de tissus le séparant du corps.

Miko avait débarqué sur Yuki totalement par hasard. La nécessité de trouver des ressources vitales devenait de plus en plus pressante, et, après une semaine à naviguer à la recherche d’un endroit où débarquer, un endroit où il pourrait éventuellement trouver de nouvelles herbes et autres plantes médicinales, ses pieds frôlèrent la terre ferme. Une terre ferme d’ailleurs recouverte d’une fine pellicule de poudre blanchâtre qu’il observa un long moment sans bouger. Venant d’une île où il ne neigeait jamais, et qu’il n’avait jamais quitté de sa vie, il se retrouvait désormais face à une nouveauté certes frigorifique mais Ô combien charmeuse, tant qu’il ne put s’empêcher de se sentir.. privilégié. Certes pas par rapport à une grande majorité de population, mais du moins à Aoe, si ce n’était aux Sennyu qu’il avait fréquenté son enfance durant. Se reprenant néanmoins après quelques minutes de contemplation – la pleine enneigée dégageait une puissance telle que l’elfe ne s’était jamais senti aussi.. minuscule – Miko se retourna pour amarrer correctement son bateau en attachant une corde à un rocher trônant ici par pure soucis esthétique. Ainsi paré à abandonner son embarcation, qui de toute façon ne risquait pas grand-chose puisqu’il prenait garde à ne jamais laisser de richesses quelconques à l’intérieur quand il s’en éloignait, il se mit en quête d’un village ou d’habitations regroupées où il pourrait acheter de quoi se ravitailler. Pour se faire, il se mit à longer l’océan, observant le paysage en silence.

S’il fallait qu’il tombe par hasard sur une forme de vie quelconque, c’était bien en marchant ainsi, certes au hasard mais pas véritablement puisque l’être vivant intelligent avait tendance à s’installer près des côtes, par commodités, du moins était-ce le schéma reproduit un peu partout dans le Monde. Koori ne devait donc pas faire exception – surtout si, à ce qu’il avait entendu dire, ses lacs étaient tous gelés, ou du moins la grande majorité. Ressentant rapidement le froid de plus en plus tranchant de Yuki, Miko resserra légèrement ses vêtements autant que faire se peut, puis se frictionna timidement les bras à l’aide de ses doigts légèrement rougis. La brise qui soufflait doucement lui semblait beaucoup plus cruelle que s’il s’était s’agit de bourrasques violentes, tant l’air s’insinuant dans ses vêtements ressemblait à des lames tranchantes s’infiltrant dans sa peau de part en part. Soupirant de résignation, l’adolescent cilla en observant le nuage de fumée qui s’échappa de sa bouche pour s’éloigner en filandres diaphanes vers le ciel. Retenant de justesse un sourire par automatisme, Miko releva lentement la tête pour la suivre des yeux, la tâche blanchâtre se découpant brièvement sur une silhouette noire avant de repartir dans son immensité. Continuant son mouvement, le châtain marqua néanmoins un temps avant de revenir sur la dite silhouette, l’air surpris. À cette distance-là, il ne pouvait en être sûr, mais il lui semblait.. oui, ça ressemblait bien à une forme humaine. Et son corps s’activa bien avant son esprit.

Se mettant à courir sans même prendre le temps de réfléchir sur la situation actuelle, Miko laissa de profondes traces de pas dans la neige pour se rapprocher de la personne échouée, ses cheveux fouettant l’air glacé de Yuki. Mais, curieusement, le temps, qui fut sa pensée première en arrivant ici, fut la dernière de ses préoccupations à partir du moment où il fut persuadé d’avoir affaire à un alité. Sortant de sa sacoche ses gants en soie qu’il enfila rapidement – histoire d’éviter d’infliger au jeune homme une malédiction inopinée, d’autant plus qu’il semblait vraiment mal en point – Miko arriva auprès du corps en un temps record, freinant rapidement dans la neige pour tomber à genoux auprès de l’inconscient, puisqu’il n’y avait quasiment plus aucun doute. Instinctivement, il survola le corps meurtri de l’homme des yeux pour repérer ses maux, et en vint à la rapide conclusion qu’il s’était violemment fait mettre à mal. Mordillant sa lèvre inférieure par réflexe, Miko manipula le blessé avec précaution, juste assez pour le faire se mettre sur le dos et ainsi le soigner plus efficacement. Puisque évidemment, l’elfe ne comptait pas délaisser le brun ainsi. Il n’était pas Mage Blanc pour rien. Attrapant d’un mouvement souple de poignet son pendentif, il tendit sa seconde main sur le corps inconscient et murmura d’une voix tirée par l’inquiétude : « Heal-All Light.. ». L’instant d’après, Miko sortit une fiole de sa sacoche pour administrer le liquide à base d’amarante à son patient improvisé, versant instinctivement le contenu dans sa propre bouche avant de marquer un temps lorsque, machinalement, il pencha son visage vers celui du jeune homme. Son cœur manqua un battement, pour un millier d’autre qui manquèrent de lui arracher la poitrine. Il n’avait pas eu le temps de l’observer dans sa précipitation, mais ce garçon était.. beau. Déglutissant difficilement, Miko plaça néanmoins sa main sur le menton du blessé pour lui faire ouvrir la bouche, se penchant l’instant d’après pour poser ses lèvres sur les siennes et relâcher la décoction dans sa bouche, l’aidant à avaler en déplaçant sa langue à l’aide de la sienne pour libérer le larynx. Passant outre la douleur due au contact d’un tiers, il attendit que le liquide disparaisse totalement dans la gorge du brun pour se redresser en frissonnant, les joues rouges. Il ne restait plus qu’à attendre..

Ses rêves se répétaient sans cesse, toujours le même début et toujours la même fin, tout ce qui changeait c'était les moyens d'y parvenir. Plus ses rêves duraient plus il perdait confiance en lui se repliant de plus en plus devant la fatalité de la chose, mais peu à peu s'estompait l'horreur autour de lui, les personnages et décors disparaissaient les uns à la suite des autres laissant juste la mère le regarder avec un des regards plein d'attention qu'elle avait souvent pour lui. Il s'approcha pour la tenir encore une fois contre lui, mais lorsqu'il voulu la prendre dans ses bras elle disparu dans un léger nuage rose.

« Maman... »

C'est sûrement la première chose audible qu'il émit depuis qu'il avait atterrit sur cette plaine. Son corps semblait reprendre peu à peu goût à la vie en s'échappant lentement mais sûrement des griffes de la mort. Il ouvrit de nouveau les yeux et ce demanda si il était arrivé dans un monde meilleur où il pourrait enfin vivre sa vie sans avoir le tracas des obligations familiales, repartir de zéro. Son regard accrocha celui d'une autre personne qui était penché sur lui le fixant. Sortant difficilement de son état semi comateux il adressa un bref salut de la tête à la personne avant de lui poser une question sans vraiment attendre de réponse de sa part.

« On est où? »

Son esprit avait du mal à le situer, son corps était empli d'une nouvelle chaleur mais pourtant rien ne semblait avoir changer autour de lui. La mort ressemblait elle à ça? Simplement fantôme dans ce monde qui le tourmentait avec pour seul compagnon une femme qui ressemblait plus à une elfe qu'autre chose? Il c'était fait avoir, ce n'était pas du tout ce qu'il attendait du soit disant repos éternel, qu'il pensait lui accorder du repos bien mérité. Il essaya de se relever normalement mais échoua sous le regard de la mystérieuse elfe qu'il n'avait pas pris soin de regarder, mais ses tentatives terminèrent toutes en échec n'arrivant pas ou peu à se lever. Il abandonna finalement se résignant à une mort où il ne pourrait dorénavant plus bouger, condamner à être allongé indéfiniment sur ce sol recouvert de neige, blanc comme l'innocence et peu souillé par les traces humaines.

Il se calma reprenant doucement sa tranquillité pour avoir l'esprit clair, après tout agir sous le coup de l'empressement ne servait à rien dans cette situation. Il devait fait comme toujours, récolter des informations et agir en conséquence afin d'avoir le moins de surprise possible... pas comme sur le bateau. Il regarda cette fois l'elfe en entier, remarquant le manque cruel de poitrine dont elle semblait souffrir, puis essaya d'entamer la conversation en restant le plus naturel possible.

« Pardon je pourrais savoir qui tu es et ce que tu fais ici? J'avais pourtant l'impression que le coin n'était pas très habité »

Il ne le quitta pas des yeux, observant son physique et ses gestes afin de comprendre à qui il avait affaire. Il n'avait pas connaissance de cette race sur Fubuki, et le danger pouvait très bien survenir de n'importe qui, il venait de l'apprendre il y avait peu de temps maintenant. Si seulement il avait pu se lever et étrangler son frère, il aurait pu mourir tranquillement sans avoir à penser au lendemain...

Après avoir passé plusieurs minutes à surveiller le corps immobile de cet homme inconscient en remuant régulièrement histoire de ne pas congeler sur place, Miko sursauta légèrement en le voyant lever légèrement un bras en appelant sa mère. Marquant un temps relativement surpris face à cette déclaration un tant soit peu incongrue, le Mage Blanc finit néanmoins par se reprendre et tendit instinctivement la main pour attraper celle du brun, mais, déjà, celui-ci reposait son bras dans la neige, faisant voleter un ou deux flocons récalcitrants qui ne désiraient pas encore être détruits par l’être vivant. En temps normal, l’elfe aurait pu s’en sentir amusé, ou même attendri. Mais actuellement, l’inquiétude qu’il nourrissait à l’égard de l’humain l’empêchait de rationaliser correctement sur son environnement somme toute inhabituel. Le dit humain, d’ailleurs, daigna ouvrir les yeux et les plongea dans ceux du cadet qui, marquant un temps, sentit lentement une chaleur indescriptible parcourir ses veines, l’électrisant de toute part sans qu’une explication rationnelle ne vienne la justifier. Déglutissant durement tandis que ses joues arboraient de nouveau la teinte si durement acquise du rose pâle et discret – que le froid pouvait éventuellement, merci mon Dieu, engendrer – il marqua un temps en balbutiant vaguement une hésitation, répondant ensuite avec une diction encore difficile.

« À- À Yuki. Sur la berge. » souffla-t-il donc avant de déglutir de nouveau, ignorant le frisson désagréable, cette fois-ci, qui lui parcourut l’échine lorsqu’un courant d’air glacé s’engouffra dans son haut, qui lui voletait joyeusement au rythme du vent, chose assez délicate étant donné que son rôle était tout de même de protéger son porteur contre le froid agressif de cette île enneigée. Sa phrase, cependant, sembla tomber à l’eau étant donné que son patient improvisé, en plus de zapper sa réponse comme s’il l’avait banalement salué, tenta de se relever malgré son état encore faible et tremblant. Miko leva sa main gauche, esquissant un geste pour l’en empêcher, mais finit par le laisser faire, se disant qu’il se rendrait compte bien assez vite qu’il était inutile de forcer pour le moment, et ce tout seul comme un grand. Cette conclusion ne tarda pas à se faire, et le jeune homme se laissa retomber dans la neige sous le regard mi-amusé mi-réprobateur d’un Mage Blanc en cornet. Mais, le temps de penser à formuler une réprimande que, déjà, l’alité entamait une nouvelle série de question, faisant pincer les lèvres à l’interpellé qui, toujours mal à l’aise, se demandait par quoi il devait commencer. Par un nouveau sort de soin, très certainement, vu l’état du brun ; et même s’il n’avait jamais été au-delà de trois HAL de suite par manque de Mana, il pouvait se permettre une nouvelle tentative.

« Vous pouvez m’appeler Miko. Ma présence ici est totalement fortuite. Je cherchais la capitale, Koori, lorsque je suis tombé sur vous. Je ne pouvais aisément pas vous laisser ainsi, alors j’ai décidé de vous venir en aide. » expliqua-t-il, son ton monotone pouvant faire croire à une lassitude fallacieuse. Au contraire, le châtain se sentait plus que flatté qu’une créature aussi appréciable que le brun s’intéresse à sa personne misérable, mais il préférait ne pas en montrer une seule facette, et reprit son pendentif en main en lançant un regard confiant au jeune homme. Depuis le départ, son expression sereine n’avait cessé de se montrer la plus douce possible pour mettre son vis-à-vis en confiance, même si pour ça, ses traits candides mélangés à ses joues rouges lui donnait l’expression d’un gosse candide attendant un adulte pour l’aider à lui faire prendre son bain. « Si vous permettez.. Heal-All Light. » rajouta-t-il en survolant de nouveau le corps meurtri, et, une seconde fois, l’halo vert aussi pastel que diaphane entoura l’inconnu en dégageant une chaleur rassérénante. Si certaines plaies avaient eu du mal à cicatriser lors de la première fois, c’était chose désormais faite ; quant à l’état comateux du Mage Céleste, eh bien, disons que le sort servira à lui donner un coup de fouet suffisant pour le mettre en position assisse. Et, cette fois, Miko comptait bien l’aider.

Bien qu'il devait la vie à la jeune elfe, il n'aimait pas se sentir en position d'infériorité étant à la merci de n'importe qui. Il redressa son buste en poussant sur le sol à l'aide de ses mains afin de s'asseoir et contempler le paysage d'un nouvel angle. La voix de Miko lui donnait néanmoins l'impression qu'il avait l'habitude de ce genre de situation, était-ce un de ces magiciens parcourant le monde que pour aider son prochain ? Il avait tout du moins pu apprendre que la capitale devait se situer dans le coin, il pourrait ainsi récupérer ses effets personnel qu'il avait placé dans une consigne. Le poids de ses armes lui manquaient, après tout si il en avait eu une sur ce bateau il aurait sûrement pu s'en sortir sans problème.

L'aide ainsi que les pouvoirs de l'elfe semblaient lui avoir permis de retrouver assez de force pour restez assis, sa magie devait être assez puissante pour avoir pu soigner les multiples blessures qu'il avait subit. Le froid recommença peu à peu à se faire sentir, ses vêtements plein d'eau contribuait à accroître ce qu'il ressentait. Il esquissa un sourire voyant qu'il ne pourrait sûrement pas marcher seul dans cet état, mais il fallait néanmoins trouver un abris où il pourrait être au chaud. Il se frotta les mains, puis souffla dessus avant de demander de l'aide à l'elfe.

« J'aurais besoin d'aide pour marcher jusqu'à une habitation, tu pourrais le faire ? »

Ce n'était pas vraiment son engagement qu'il mettait en doute mais plus sa force physique, après tout elle ne semblait pas vraiment du genre à prévaloir par la force. Tout du moins il pourrait tenter d'en faire la même utilisation qu'une canne, ou plutôt une autre paire de jambe pour éviter qu'il s'effondre de nouveau dans la neige.

Il s'efforça d'arrêter le tremblement qui secouait maintenant son corps de part en part, plus le temps passait et plus il se frigorifiait. Il entreprit d'enlever son haut trempé afin de ne pas donner d'autre raison au vent de s'en servir pour diminuer encore la température de son corps. Il ne pouvait pas faire grand chose dans cette situation, il regrettait le climat de Jigoku qui lui apportait au moins de la chaleur, à défaut de ses villages où régnaient le désordre. Il se surprit à imaginer une plage chaude où il se reposait loin de tout soucis, ne rêvant que de paix et de chaleur, Makkura n'était vraiment pas fait pour vivre dans le froid après tout.

Il attendit la réaction de l'elfe pour savoir si il allait l'aider ou pas et leva son bras comme pour lui demander de l'aider à se relever. Après tout il devait avoir compris qu'il crèverait de froid si jamais il restait trop longtemps dans le froid, mourir de froid et non de blessure, il gagnait au change.

Miko avait cette particularité non négligeable de pouvoir pomper la puissance du dragon lorsqu’il utilisait ses sorts et autres incantations, bien qu’il en ignorait lui-même sa source. Néanmoins, il ne fut donc pas surpris du rétablissement certes exponentiel mais rapide du brun, au contraire, même si cela aurait pu – sinon dû – lui sauter aux yeux dans d’autres circonstances. Mais cela lui apporter un nombre non-négligeable d’avantages, comme requinquer des personnes agonisantes pour ne prendre qu’un exemple actuel, aussi préférait-il passer outre et mettre cela sur le compte de son entraînement – lourd et draconien ; il avait tout de même un minimum de prestige dans cette histoire. Observant les faits et gestes, rares, de son vis-à-vis dont il ignorait toujours le nom sans pour autant oser le demander (pour le moment ; disons qu’il privilégiait son éducation irréprochable avant de faire un quelconque acte déplacé), le châtain ne tarda néanmoins pas à réagir lorsque l’alité relativement rétabli lui demanda son aide, bien qu’il n’attendit pas le début de la première lettre de sa réponse pour.. enlever son haut. Oh Seigneur. Miko n’était pas dupe, si ses réactions aussi corporelles que mentales inopinées étaient apparues simultanément à sa rencontre avec cet homme, c’était certainement parce qu’il n’était pas indifférent au charme de ce dernier. Et s’il ne comprenait pas pourquoi il s’était épris d’un éphèbe certes magnifique mais inconnu, ce qu’il lui restait de logique mental s’évapora en fumée face à son torse dénudé.

Son regard lui désobéit un instant, le temps que ses neurones déconnectées recommencent à communiquer entre eux, et il baissa les yeux sur la peau d’albâtre, certes avec pudeur et discrétion, mais assez pour le faire déglutir de travers et empourprer davantage ses joues déjà agressée par le froid et la gêne. Se reprenant néanmoins avec une rapidité exemplaire (bien que douteuse), simultanément à l’humain qui lui tendit son bras en signe d’impatience – vraisemblablement –, Miko s’hâta de se relever en empoignant le bras tendu au niveau du coude, usant ensuite de toutes ses maigres forces pour l’aider à se remettre debout. Malgré ça, ses gestes et son toucher – via ses gants, cela va de soi – restaient précautionneux au possible, teinté d’une douceur et d’une candeur inédites. Pas que l’elfe agissait brusquement avec d’autres personnes ; bien au contraire en fait, étant donné que son comportement restait immuable, quel que soit le vis-à-vis. Inédites, dans le sens où ce qu’il ressentait était d’une nouveauté tangible, mais cela ne l’empêcha pas de toucher le brun à des endroits exclusivement recouverts, et vise versa. Il était évident que celui-ci souffrait du froid autant, sinon plus, que lui-même, et davantage que ses ressentiments d’adolescents en passe de découvrir ce qu’était le Monde, il devenait indispensable de l’emmener en ville pour le réchauffer, et par-là même trouver un endroit où ils pourraient se reposer tous deux sans risquer de s’évanouir de froid. Ce serait plutôt embêtant vu l’état de l’autre, d’ailleurs.

« N’hésitez pas à vous appuyer sur moi, ou à redemander un sort de soin si vous le désirez.. » souffla-t-il en prenant la direction approximative de Koori, avec lenteur et attention, prenant sur lui le point de cet humain dont la proximité manquait de lui arracher la poitrine à chaque pas. * Bien que ma Mana risque de se retrouver épuisée, mais ça.. * rajouta-t-il pour lui-même l’instant d’après, ne préférant néanmoins pas alarmer son patient improvisé au cas où une bestiole quelconque leur tomberait dessus par surprise. Bien sûr, il y avait peu de chances que cela arrive, puisque la capitale était à proximité et qu’en plus de cela le froid sévissait sérieusement sur la berge plutôt que dans les plaines enneigées ; néanmoins, l’être humain saignait, et l’odeur pouvait toujours attirer un charognard quelconque qui pourrait se montrer dangereux. En dernier recours, Miko pouvait toujours tirer des flèches à tort et à travers, mais quitte à ne pas laisser tomber son coup de cœur dans la neige pour les protéger, autant l’éviter au mieux. Ce ne serait pas arranger ses blessures, au contraire. Concentré à l’extrême, le châtain se fixait un seul et unique objectif : les ramener en un seul morceau et dans le meilleur état possible à Koori. Pour le moment, cela restait sa priorité, quelque soit les événements qui viendraient troubler leur parcours.